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L'inventaire zones humides

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L'inventaire des zones humides du SAGE

Les zones humides sont des écosystèmes très sensibles sur le territoire du SAGE de la Bièvre et en forte régression du fait notamment de l’urbanisation du territoire.Elles représenent moins d'1% du territoire du bassin versant (250 ha) contre près de 5% à l'échelle nationale.

Afin de stopper le processus de disparition de ces espaces precieux et stratégiques pour le gestion qualitative et quantitative de l'eau et d'assurer leur protection, un inventaire des zones humides a été réalisé en 2013 par BIOTOPE dans le cadre de l'élaboration du SAGE de la Bièvre, entré en vigueur en 2017. Les zones humides ont été recensées, conformément aux critères de l’arrêté du 24 juin 2008 modifié le 1er octobre 2009.

Cet inventaire met en évidence que la quasi-totalité des zones humides sur l’aval du bassin a disparu. Exceptés quelques sites protégés de plus grande superficie (RNN de Saint-Quentin-en-Yvelines, Etang de Saclay) la vallée de la Bièvre ne compte plus que quelques micro zones humides relictuelles le plus souvent sous forme de linéaires de faible largeur en bordure des cours d’eau, de zones de résurgences ou de ceintures d’hélophytes autour de mares anthropisées telles que les iris des marais, les roseaux, les massettes, les joncs, les laîches, les salicaires, etc.

Sur le bassin versant de la Bièvre, les zones humides se répartissent principalement en 3 habitats : prairies humides, les phragmitaies (roselières) et les boisements alluviaux (aulnes, saules, frênes, peupliers, etc.)

 

Méthodologie de l'inventaire

L'inventaire a été réalisé à partir des cartographies d’enveloppes de forte probabilité de présence de zones humides réalisées par la DRIEE en 2010 suivies d’une analyse par photo-interprétation croisant 4 couches de données (carte orthophoto, carte topographiques, carte des mares de la SNPN, limites cadastrales) permettant de préciser les caractéristiques physiques des secteurs concernés (topographie, hydrographie, géologie, hydromorphie) et d'affiner l'enveloppe de probabilité de zones humides.

Dans un deuxième temps, des habitats caractéristiques de zones humides ont été délimités au sein de cette enveloppe par photo-interprétation

Dans un troisième temps, un examen pédologique (rélevements de sol) a été réalisé pour les zones dont les habitats n’étaient pas caractéristiques de zones humides.

 

Une cartographie réglementaire à intégrer aux documents d'urbanisme

202 zones humides sont inventoriées au 1/5 000ème dont la moitié ayant un niveau de fonctionnalité élevé à très élevé. La cartographie est intégrée à l’article 2 du règlement du SAGE. Elle s’oppose donc aux tiers et doit être intégrée aux documents d’urbanisme depuis 2020 (soit 3 ans après l’entrée en vigueur du SAGE).

Un guide pour la mise en compatibilité des documents d'urbanisme avec le SAGE de la Bièvre est disponible dans l'onglet sur la droite "Application du SAGE dans les SCOT et PLU(i)".

Attention toutefois, cette cartographie du SAGE n’a pas de caractère exhaustif. Des zones humides de petite taille répondant aux critères de l’arrêté du 24 juin 2008 modifié le 1er octobre 2009 peuvent exister sans pour autant avoir été repérées sur cette carte, l'étude ayant été réalisée à grande échelle. Il revient à chaque porteur de projet ainsi qu'aux collectivités de réaliser des études complémentaires de zones humides lorsque des projets d'aménagement se situent à l'interrieur des zones d'alerte zones humides de la DRIEE (mises à jour en 2020).

 

Mais qu'est-ce qu'une zone humide ?

La Loi sur l’Eau de 1992 reprise par la Loi sur l’Eau et des Milieux Aquatiques du 30 décembre 2006 définit d’une manière générale la zone humide ainsi : "terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année ".

Les zones humides qui constituent de réels réservoirs de biodiversité, rendent de nombreux services : épuration de l’eau, atténuation des crues, soutien d’étiage… Les zones humides jouent un rôle primordial dans le cycle de l’eau.

 

L'urgence d'agir

Avec seulement 250 hectares de zones humides recensées sur le territoire du SAGE de la Bièvre, la protection de ce type de milieu relève donc du caractère d’urgence. Le devenir de ces espaces sensibles est tributaire de l’énergie dépensée à mettre en place des actions de sensibilisation et à solliciter l’implication des aménageurs du territoire pour agir dans un but commun.

Zone humide du bassin versant de la Bièvre

Les fonctions des zones humides

Les fonctions hydrologiques

Les zones humides participent au stockage et à la restitution progressive de grandes quantités d'eau en jouant le rôle d'une éponge. Elles contribuent donc au maintien des débits des cours d'eau en période d'étiage (basses eaux) en permettent l'alimentation des nappes d'eau lors des périodes de sécheresse, à diminuer l'intensité des inondations en retardant le ruissellement des eaux, et à l'amélioration de la qualité de l'eau. Elles agissent comme un filtre épurateur en favorisant les dépôts de sédiments, le piégeage de substances dangereuses par les végétaux comme les nitrates et les phosphates à l'origine de l'eutrophisation des milieux aquatiques... Elles jouent également un rôle de maintien et de protection des sols. Ainsi, la végétation des zones humides fixe les berges, les rivages, et participe ainsi à la protection des terres-dunes contre l'érosion.

Les fonctions biologiques

Bien qu'elles ne couvrent qu’une faible portion du territoire, les zones humides recèlent des trésors floristiques et faunistiques puisqu'elles hébergent environ un tiers des espèces végétales remarquables, et la moitié des espèces d'oiseaux français. Elles peuvent servir à la fois d'étapes migratoires, de lieux de reproduction, d'hivernage ou remplir une fonction d'alimentation pour de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques et de poissons. Ces fonctions biologiques confèrent ainsi aux zones humides une productivité biologique nettement plus élevée que les autres milieux.

Libellule en balade sur le bassin versant de la Bièvre

Les fonctions climatiques

Les zones humides influencent localement le climat de par les phénomènes d'évaporation d'eau au travers les terrains et la végétation (on parle d'évapotranspiration) qui les caractérisent. En contre partie, elles peuvent aussi modérer les effets des sécheresses en restituant de l'eau aux nappes phréatiques.

Les valeurs scientifiques et culturelles

Les zones humides constituent un excellent support pédagogique pour faire prendre conscience de la diversité, de la dynamique et du fonctionnement des écosystèmes. Et il reste encore bien des aspects fonctionnels à élucider. Mais elles servent aussi dans l'étude des pollens et spores (palynologie) qui se sont accumulés dans ces milieux. En effet, ces terrains pauvres en oxygène et acides n'ont pas permis aux microorganismes de se décomposer, offrant ainsi aux scientifiques des "archives" à décrypter concernant la flore et le climat des temps passés.